Les héros ça s'trompe jamais - Tome 1 by Marie Potvin

Auteur:Marie Potvin [Potvin, Marie]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-06-06T15:05:01+00:00

Max Grondin présenta son passeport à l’agent de douanes d’un geste impatient. Son agacement pour l’interminable protocole des aéroports depuis les dernières années était à son paroxysme. Déjà que ce vol direct vers Paris serait long, il se serait passé de la paperasse des contrôles paranoïaques. Il chercha dans la poche de sa valise l’autorisation signée de son frère Philippe qu’il tendit au commis. Il accompagnait sa seule nièce maintenant âgée de douze ans chez ses grands-parents maternels.

Pour sa part, ce séjour en sol parisien lui permettrait de se changer les idées pour se remettre d’aplomb. D’autant plus que son ex-petite amie était toujours à ses trousses. Dire qu’au départ, ladite ex-petite amie – Annie Simard – s’était chargée d’organiser le voyage qu’il faisait aujourd’hui. « Une agréable lune de miel » avait-elle appelé ça.

Il fallait que cette mascarade prenne fin. Max souhaitait créer une distance – un grand vide – en s’éloignant. Il partait avec le travail comme prétexte. Balivernes. Les parents de la défunte femme de Philippe, Caroline, les attendaient depuis des années. En leur compagnie, il ne verrait pas les heures passer. Il reprendrait son souffle. Il reviendrait à Montréal une fois la poussière retombée.

Un mois devrait suffire pour donner à Annie le temps de se calmer, de ne plus le pourchasser.

Un seul détail n’avait pas été prévu : Bernise Tousignant. Il revoyait son visage constamment. Si Tom disait vrai, elle était folle à lier. Comme si refuser de rencontrer Tom Turner était signe d’un pauvre jugement. Il était loin d’en être convaincu.

Cette fille devait être géniale, au contraire.

« Tu veux vraiment rencontrer cette fille ? » avait demandé Tom. Il avait acquiescé placidement. « C’est une emmerdeuse de première, je t’aurai averti. » Max lui avait rétorqué qu’il ne la connaissait pas, que quelque chose dans son regard l’avait captivé. Tom avait ri. « Tu as vu son décolleté, surtout. Arrête de faire le gars qui voit plus loin qu’une belle paire de seins. Toi et moi, nous sommes pareils, Grondin. Je parie cent dollars qu’elle est bien roulée. »

— Mon oncle ? Max !

Dorothée lui avait pris la main pour le tirer vers le détecteur de métal.

— C’est à nous ! s’impatienta-t-elle.

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